Notre voyage au Kham tire à sa fin. De Tagong nous sommes redescendus à Kangding, au pied du plateau tibétain. Par une route étonnante : l’équivalent de celle menant de Grenoble à Briançon par le col du Lautaret. Mais sur laquelle se succédaient, en une file ininterrompue, d’innombrables camions lourdement chargés. Destination, la lointaine Lhassa. Le prix à payer pour le développement, à marche forcée, du Tibet.

Alors à la question, sommes nous allés ou non, au Tibet, voici quelques éléments de réponse.

Le Tibet historique, celui d’avant la libération du Tibet par les troupes de Mao Tse Toung en 1959, occupait un territoire vaste comme huit fois la France. Il se divisait en trois grandes provinces : le Kham occupait la partie Est.
Aujourd’hui le Tibet, tout entier absorbé par la république populaire de Chine, n’a effectivement plus (pas ?) d’existence politique.
Mais l’identité tibétaine s’affirme toujours à travers une culture, une religion et une langue propre. D’ailleurs reconnues implicitement par le gouvernement central : la carte d’identité, à la rubrique appartenance ethnique, précise bien : tibétaine !
Une seule province de Chine porte le nom de Tibet : la Tibetan Autonomous Region (TAR) région autonome du Tibet, fondée en 1965. Elle n’a d’autonome que le nom. Capitale Lhassa, dont le prestigieux palais du Potala, autrefois siège du Dalaï-lama,  a été transformé en musée.
La province du TAR couvre une superficie égale à trois fois la France. Le reste du Tibet historique, soit cinq fois la France, se partage désormais entre quatre provinces chinoises : Gansu, Qinghai, Sichuan et Yunnan.
Le vaste territoire du Kham se répartit, lui, entre le Sichuan et le Yunnan.
Si le Tibet n’a plus d’existence politique, son peuple s’acharne à sauvegarder, avec plus ou moins de bonheur, son identité.
Le nombre, chaque jour plus élevé, de monastères en plein développement prouve à quel point cette identité demeure vivace.

Réaliser un voyage au Kham, signifie aller à la rencontre de cette identité tibétaine.