Rando parapluie

Nouveau réveil sous la pluie. Les dieux veulent sans doute mettre notre détermination à l’épreuve. Jean-Pierre propose de se rendre à la cascade sacrée de Shenpu (3657 m), haut lieu de pèlerinage bouddhiste. Sitôt cette sage décision prise, le soleil fait son apparition.

Deux cent mètres d’une descente un peu raide nous conduisent à Yubeng Xia. Les maisons pimpantes aux façades en bois, les champs verdoyants et même les clochettes tintinabulantes, rappellent la Suisse. Le monastère au toit en pagode, les moulins à prières et les chorten nous ramènent à la réalité : nous foulons bien le sol tibétain. Sept cents mètres de montée nous séparent de la cascade. Le chemin serpente tout d’abord dans la forêt. Impossible de se tromper : une double haie ininterrompue et colorée de drapeaux à prières le borde de chaque côté. La pluie en profite pour faire sa réapparition. Elle ne nous lâchera plus jusqu’au retour. Les parapluies achetés à Meili sur les judicieux conseils de Jean-Pierre trouvent pleinement leur utilité.

Nous emboitons le pas derrière des familles tibétaines. Dans leurs vêtements colorés, enfants en bas âge sur le dos, petites chaussures au pied, sans protection aucune contre la pluie, rien ne peux freiner leur ardeur mystique.

Dans les derniers deux cent mètres, le chemin devient chaotique : de récentes avalanches ont brisé les arbres, rendant pénible notre progression sur cette neige durcie. Plus en altitude, des avalanches font entendre leur grondement. Nous restons vigilants.

Au sommet, le sanctuaire du Kawa Karpo, vaste cirque de parois enneigées, se fond dans la brume. Trois cascades, certes manquant d’envergure pour les habitués des Alpes, dévalent la paroi, terminus du chemin.

Rapides photos, plongeon dans la descente. L’humidité ambiante nous fait hâter le pas, y compris pour gravir les derniers deux cents mètres de montée pour rejoindre notre gîte.

Mouillés, mais satisfaits, il nous reste à profiter de la douche chaude et de la bière, indispensables réconforts.

Pour terminer en beauté cette journée, nous retournons au petit restaurant de la veille. La patronne, véritable cordon-bleu, nous accueille chaleureusement. Après avoir terminé notre délicieux repas, deux couples chinois avec lesquels nous sympathisons bien vite, viennent s’offrir un bain de pied réparateur. Notre hôtesse possède décidément plusieurs atouts dans son jeu !

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